Cocôtte d'Armor
Cocôtte d armor
Extrait du Larousse agricole
Quoi de mieux qu’une poule dans son jardin ? Beaucoup rêvent de posséder une ou deux poules qui fourniraient deux beaux œufs tous les matins et picoreraient nos déchets de cuisine tout en agrémentant de leurs belles couleurs et de leur chant mélodieux votre petit jardin.
Affiche publicitaire des annees 1920. Déjà les poulaillers etaient en vogue.
C’est désormais possible à moindre cout car on voit un peu partout fleurir dans les médias des annonces proposant d’adopter une poule (bio !) réformée pour quelques Euros, arguant que vous sauverez une pauvre pondeuse vouée à l’abattoir car elle ne pond plus son œuf par jour.
Vertueux poulailler
Planche du Dico Larousse edition 1980
Ainsi, les possesseurs d’un terrain, les municipalités, les départements et les présidences de régions en quête d’électeurs vertueux collaborent à des poulaillers privés, municipaux, départementaux et régionaux dont les bénéfices sont évidents :
- Des bons « cocos » tout frais chaque matin
- Limitation des déchets en nourrissant les poules avec (épluchures de légumes, croûtes de fromages, salade, pain rassis…)
- Utilisation des fientes des poules comme engrais
- Facilité d’élevage
- Assainissement des pelouses les poules picorant les insectes nuisibles (tiques, moustiques, larves …)
- Outil pédagogique pour les enfants urbains
- Démonstration de ses convictions écologiques et citoyennes, protectrices de la nature
- Sensibilité au bien être animal
Nos yeux brillent en évoquant ces mirifiques bienfaits; que n’avons-nous pensé plus tôt à réaliser ce geste pour la planète si plaisant et valorisant, vecteur de lien social et plein d’avantages concrets?
Poulailler traditionnel dans l'Orne
Pour les plus vieux d’entre-nous nés avant 1970, le souvenir des habitations de grands parents ou parents avec un poulailler ou une bassecour n’est pas si éloigné. Quant est-il aujourd’hui ?
Splendide reproducteur du poulailler éducatif de DINAN
Les spécialistes des jardins se sont emparés du sujet avec beaucoup moins d’enthousiasme et, en bons professionnels, déroulent avec honneteté et sans complaisance les obligations liées à cette occupation. Ils feront tout pour creer les meilleures conditions d'élevage et proteger vos nouveaux animaux de compagnie.
https://cotcothouse.fr https://www.chemin-des-poulaillers.com
Mise en place d’un poulailler
Planche éducative
Une poule a besoin d’espace (12 m²). Dans les élevages « modernes » en bâtiment se sont 12 poules au M² (2,50 m² pour chaque porc dans les élevages porcins) souvent sur plusieurs étages; autant élever 12 poules dans votre placard et un cochon dans vos toilettes.
Un poulailler fermé est indispensable pour rentrer votre poule tous les soirs et qu’elle puisse pondre sans se faire bouffer par les chats et chien du voisin, voire les renards et fouines très présents en ville. D’incroyables petits palais avicoles sont sur le marché pour toutes les bourses.
Elevage traditionnel de poules dans la Mayenne
Un bon grillage haut (2 mètres) autour de son espace est indispensable à sa sécurité les fois où elle sortira de son poulailler pour picorer en gallinacée libre. La hauteur privera les voleurs de s’accaparer de votre Cream Legbar à 50€ qui pond des œufs bleus ou votre poule Soie à 30€ couverte d’une épaisse fourrure de duvet, pour les revendre ou faire un repas à peu de frais. Pensez à enterrer votre grillage car bien des ravageurs amateurs de chair fraiche et d’œufs passent en dessous.
Un petit cabanon d’exploitation vous servira à entreposerer céréales, pailles de chanvre, produits sanitaires, raticides, matériel d’entretien et d’exploitation.
Bassecour de la Ferme enfantine du Parc des Gondoles à Choisy le roi
Un composteur ou un endroit discret où stocker le fumier et les déjections de vos protégés est indispensable. Une poule produit 6 kilos de fumier par mois, 70 kg de merde par an.
Combien ça coute ?
Il existe une multitude magasins, de la jardinerie à la coop agricole qui vous propose du super matériel pro ou amateur.
Publicite de 1900 pour une couveuse
Ci-dessous, voici un échantillon de ce qu’on peut trouver pas trop cher pour commencer (hors poules) :Sachant qu’un œuf de qualité coute 35 centimes, il vous faudra 2 ans minimum pour amortir votre investissement à raison de 2 œufs par jour.
Description |
quantité |
prix |
commentaires |
Poulailler |
1 |
210 |
Pour 2 à 4 poules |
Grillage |
25 m |
170 |
25 mètres + 10 poteaux |
Mangeoire plastique recyclé 4 kg |
1 |
9 |
A remplir toutes les semaines |
Abreuvoir plastique recyclé |
1 |
6 |
|
Bidon stockage aliment |
30 kg |
35 |
|
Terre de diatomée |
5 kg |
35 |
insecticide naturel |
Spray anti-poux prêt à l'emploi |
1 litre |
15 |
Anti poux rouges |
Détergent animalier |
1 litre |
14 |
|
Répulsif électronique anti rat |
1 |
40 |
|
Litière paille compressée |
4 kg |
7 |
A changer toutes les semaines |
Composteur 500 litres |
1 |
50 |
|
Paille pondoirs chanvre |
10 |
10 |
A changer tous les 3 mois |
Aliment |
20 kg |
20 |
Pour 3 mois/poule |
Total |
|
621 |
|
Poule prenant un bain de poussiere dans une cavité qu'elle a creusée (Coucou de Rennes du poullailier educatif de Dinan)
Ajoutez à cela la destruction de votre pelouse due à l’incessant grattage de l’oiseau, son chant quand elle aura pondu, les souris et les rats venus manger gratos dans les mangeoires, l’angoisse de les laisser toutes seules, mais le plaisir de voir la petite Julie en ciré et en bottes courir sous une pluie fine vers le poulailler son petit panier à la main, un grand sourire fendant sa frimousse pour ramasser les œufs que vous avez achetés la veille et mis dans les nids à l’aube pour ne pas la décevoir vu que c’est pas la saison de la ponte.
COCOTTE REFORMéE
Qui ne voudrait pas sauver une poule vouée à l’abattoir après avoir pondu consciencieusement un œuf ou plus chaque jour ? C’est ce qu’on vous propose pour un prix allant de 2 à 7 euros sous condition de signer une chartre vous engageant à ne pas faire bouillir votre achat dans un bref délai et de la traiter avec tout le respect qu’il se doit.
Image "DIDACTO" à decouper des années 60
Chaque poule pond un œuf par jour, sur une période allant de 5 à18 mois. Après, ca diminue et les œufs sont moins normalisés d’où la nécessité de changer de poule…
Bonne pondeuse du SUSSEX
A ce moment, elles partent vivantes à l’abattoir pour moins de 50 centimes pièce (le prix d’un œuf) pour nous être vendue 3 à 6 euros en boucherie ou bien congelées et envoyées en Afrique au prix du transport si ce n’est broyées pour faire du minerai de viande servant de base à la fabrication des nuggets et de la bouffe à chat.
Sauf qu’il n’y a pas assez d’abattoirs en cotes d’Armor pour le nombre de poules d’élevage pondeuses reformées. Du coup, ce sont les gros producteurs qui passent en premier et les petits exploitants (généralement en bio ou en plein air) sont priés d’aller voir ailleurs ce qui entrainent des frais de transport rendant l’affaire déficitaire.
Elégante poule de Padoue cherchant sa brosse à cheveux (cot-cot oukelépassé)
D’où l’idée d’appâter le chaland en faisant vibrer la corde écologiste et retourner à la rentabilité en créant une nouvelle filière pour nos poules : l'adoption. A noter que cette pratique s’exerce depuis longtemps en région parisienne dans un système d’économie vertueuse fermée et à moindre coût. Ainsi la demande s’adapte au marché et non le contraire.
SURPOPULATION
Si vous allez sur les sites préfectoraux (https://www.cotes-darmor.gouv.fr) ou municipaux qui affichent les autorisations d’exploitation avicole, vous verrez qu’il n’est par rare qu’elles concernent des populations de plus de 100 000 poules. On s’aperçoit que de tels monstres ne créent même pas leur propre station d’abattage. Imaginez une ville de 100 000 habitants sans service funéraire. Calculez les rotations de poules reformées qu’engendrent ces méga structures.
Poulailler géant d'environ 200 metres de long et pouvant contenir 60 000 poules minimum
Pas étonnant qu’à ce tarif, les profits soient colossaux et les petits exploitants bien plus qualitatifs spoliés du plus élémentaire service.
CROTTES DE POULES
Engrais organiques à base de fientes déshydratées de poules pondeuses
Une poule déjecte environ 200 grammes de fientes par jour, soit 70 kilos par an. 100 000 cloaques de poules font donc 7 000 tonnes de crottes par an (7 millions de litres, plus qu’une piscine olympique). Par contre, là, on s’occupe de valoriser les excréments et la fange devient un produit d’exploitation soumis à des obligations légales concernant l’environnement alors même que le législateur et ses sbires (le préfet) en autorisent sa surproduction.
dépot d'engrais issu d'élevage concentrationnaire sur un champ de lin et de céréale (copie d'écran street view en Beauce)
Dans ce cas, les déjections sont traitées sur place et asséchés, créant au passage des particules d’ammoniac.(doc_num.php (chambres-agriculture.fr) )
Usine de traitement et transformation des éffluents d'élevage en produit sec transportable (Fertival)
Puis, les règlements environnementaux ne permettant pas un épandage sur les terres avoisinantes déjà saturés de matières fécales au risque de déclencher une immense pollution, ces effluents avicoles sont vendus comme excellents engrais entre 21 et 28 euros la tonne aux céréaliers de la Beauce dans une ronde frénétique de camions entre le bassin parisien, plus précisément dans l’Essonne sur les communes du parc naturel régional de la haute vallée de Chevreuse, et les cotes d’Armor.
Engrais organiques à base d'effluents d'elevages avicoles en Beauce Hurepoix
Le permis de construire d’une telle installation peut être accordée à 100 mètres d’une habitation. C’est ça ou l’usine à méthane.
Ma Poule …
Trop mignon!
Comme ce doux sobriquet évoque la douceur des poussins, la beauté de son plumage, sa capacité de vivre en société, sa sociabilité, son utilité et pour les gourmands carnivores, son gout suave dans mille et une recettes. C’est honteux comme on te traite, comme un champignon privé de soleil qui pousse sur un lit de fumier dans un espace grand comme une boite à chaussure, sans yeux, sans crête, sans pattes, sans ailes, sans sang, sans chant et sans âme.
Elevage de poules Bretonnes en vitrine
C’est ce qu’ont pensé de nouveaux éleveurs issus d’écoles de commerce et de marketing. Ils ont créent d’immenses poulaillers avec une ouverture automatique vers l’extérieur qui permet aux pondeuses de voir le soleil dans de grands enclos et ainsi obtenir un label « grand air ». Ils ont arrêté de leur faire manger des céréales importés en leur donnant des déchets de l’industrie alimentaire (biscuit, pain, pop corn, crêpes*) savamment mixés par des nutritionnistes, et adapté leur production d’œufs aux exigences gouvernementales de leur pays en matière d’azote et mis des panneaux ou « traqueurs » solaires sur le toit des pondoirs. Puis, il ont passé des accords avec les distributeurs (Lidl, Aldi,…) pour que les commandes d’œufs ne dépassent pas un cycle vertueux de production et de recyclage plutôt que de satisfaire des commandes systématiques et mis une belle étiquette « vertueux » sur un emballage en carton recyclé.
(*) tout ça ne contient pas d'huile de palme et des cereales non-locales, ni même des oeufs forcant notre volatile à du cannibalisme,bien sur.
Malheureusement, l’actuel risque de pandémie de GRIPPE AVIAIRE et les températures hivernales, la pluie ne permettent pas aux poules de sortir. Elles restent, tout comme nous, confinées dans de gigantesques bâtiments exigus pour les milliers qu’elles sont, de toute façon « reformées » systématiquement au bout de 2 ans.
Bxxxxl !
Une petite fable pour finir ?
L'avarice perd tout en voulant tout gagner.
Je ne veux, pour le témoigner,
Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable,
Pondait tous les jours un œuf d'or.
Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable
A celles dont les œufs ne lui rapportaient rien,
S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches :
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
Qui du soir au matin sont pauvres devenus
Pour vouloir trop tôt être riches ?
Jean de la Fontaine La poule aux oeufs d'or d'aprés Esope
DECHETS
Partout où il passe, l’homme laisse une trace de son passage. La plus part du temps, ce n’est pas une œuvre constructive mais des destructions ou des abandons d’objets pour lui sans avenir ou malsains.
Tant que la reproductibilité et le nombre sont importants, l’objet perd de sa valeur bien qu’il soit d’une grande utilité. Les inconvénients liés à sa production et son utilisation comme la pollution deviennent alors mineurs et il apparait inépuisable et perpétuel un peu comme le cycle naturel d’une plante où la circonvolution d’une planète.
Plastique
C’est ainsi qu’on pourrait définir l’utilisation des plastiques qui finissent tôt où tard au rebut. Cet abandon aurait d’autres conséquences si Dame nature avait prévu dans ses cycles l’élimination de ces rebuts.
Hélas, de conception humaine et donc faillible cette invention semble résister à une assimilation rapide, pire encore attaque et dérègle les fondements de l’existence.
Et pourtant, cédant à la facilité, l’Homme continue à produire en masse ce qui l’empoisonne ou bien causera sa fin.
Nous le voyons le long des plages avec une quantité incroyable de déchets venant de la pêche industriel et de l’aquaculture.
Les loisirs côtiers apportent aussi leur lots d’objets incongrus, boites, sacs, protections féminines, jouets, …
Mais la plage n’est pas l’unique lieu où les mauvaises habitudes perdurent. Les lieux de promenades et les parcours de nature sont devenus les lieux de nouveaux sportifs « connectés » qui en plus de perturber faune et flore, sèment sur leur passage emballages de barres énergisantes, bouteilles vides, accessoires en synthétique.
L’agriculture n’est pas en reste avec les bâches soi-disant biodégradables de plusieurs centaines de mètres de long pour faire pousser le maïs et qu’on retrouve 20 ans après négligemment entreposés dans un bois.
En foret, il n’est pas rare de trouver des vieux bidons pour tronçonneuses et des cadavres de bouteilles laissés par les exploitants.
Incitations
Il est des endroits dont la beauté attire les masses ce qui profite aux municipalités sur lesquelles ils se trouvent.
Est-ce la raison pour développer jusqu’au paroxysme les activités commerciales autour de ces sites, pour tracer des routes goudronnées et des parkings afin d’en augmenter l’accessibilité à un nombre déjà supérieur à celui qu’ils peuvent contenir ?
Ajouter à cela on les agrémente de poubelles qu’on sait mal gérées qui rapidement débordent au lieu de recommander aux visiteurs de remporter leurs déchets comme il est fait déjà dans de nombreux sites très fréquentés.
Incivilités
Oui mais voilà, serions nous devenus inciviles ? Certes, nous ne nous sentons pas concernés par ces comportements : nous sommes assommés par des sollicitations à consommer des produits sous emballages, abreuvés d’images sublimes de paysages fragiles, gavés de bons comportements et bons principes. Pourquoi serions nous fautifs alors qu’on encourage ce que d’un autre coté la morale et la loi reprouve ?
Par exemple, pourquoi nos chiens n’auraient-ils pas le droit de s’ébattre sur la plage. Ce sont des êtres sensibles qui ont besoin de se dépenser.
Sauf qu’ils font leur besoin dans le sable où les enfants jouent et qu’ils les renversent en les percutant dans leur course folle.
Dans certains lieux urbains, des professionnels du «pet sitting» investissent en grand nombre et gratuitement les forets publiques avec les animaux dont ils ont la garde au point qu’on peut compter plus de 200 animaux divagant sans laisse ni muselière alors que la législation en impose le port.
Ces coins autrefois regorgeant de faune sauvage ont été désertés par un bon nombre d’espèces perturbées par le passage de meutes hurlantes ou dévorées sur place.
Franchement, nos compagnons à 4 pattes méritent mieux que çà. Les vrais professionnels ont leur propre terrain et sortent les chiens sportifs en milieu fréquenté par un ou deux avec une longe ne serait-ce que pour protéger Toutou d’un environnement hostile (voiture, produit toxique, piqure,…) et anticiper tout accident.
Ils prennent connaissance des grèves et des horaires où les municipalités l’autorisent pour les faire courir et s’ébrouer dans la mer sans danger. (voir :https://actu.fr/societe/bretagne-sur-plages-peut-on-se-baigner-son-chien_26431338.html ou le site de 30 millions d'amis : https://www.30millionsdamis.fr/conseils/en-vacances/locations-accueillant-des-animaux/type-lieux/2-plages/)
A Saint Jacut sur la plage de la Pissotte, une jeune dame est venue un jour ensoleillé de grande affluence avec un grand chien jaune alors qu’un panneau indique que les chiens y sont interdits. Après quelques minutes d’observations, elle a emmené son chien dans l’eau et l’a fait déféquer un énorme étron alors que des personnes dont des enfants se baignaient autour. Puis, l’air dégagé, elle a quitté la plage avec son chien pour rejoindre sa berline allemande en prenant soin de lui essuyer les pattes afin qu’il ne salope pas l’intérieur de son diesel.
Une autre fois la même scène s’est reproduit sur la plage des 4 vallées à Pléneuf et sur la plage des Hôpitaux en face du camping à Erquy.
Imaginez-vous le corps souillé d’une grande trace brune et malodorante au sortir d’un bain de mer ou entrain de nettoyer votre Bébé qui a joué avec un excrément qu’il a trouvé sur le sable… Beeuuuurk !
La BAIE DE SAINT BRIEUC
La cote de la baie de Saint Brieuc
Binic
Ma Doué ! C’est le cri de détresse qu’on pousse quand on arrive sur le port de BINIC. Une odeur pestilentielle embue notre cerveau au point qu’on se croirait au bord d’une station d’épuration.
C’est donc vrai : de la rade on voit la plage en enfilade avec son mur d’algues vertes et des portes du port s’échappe des brassées d’une eau brune et moussue qui fait penser à du lisier et en a les relents. "L'avant-port de Binic ressemble aujourd'hui à un cloaque" : nous confirmons ces mots d’un élu de la commune dans Ouest France du 02/10/2018 : ça daube !
Un pauvre écriteau à l’écart de la plage signale le danger que provoque le pourrissement des algues et dégage la responsabilité des autorités qui semblent avoir d’autres préoccupations que le nettoiement sa plage et la santé de ses administrés.
Ainsi on peut voir des familles sur la plage dont les tout jeunes enfants jouent avec les algues mortes sans être averties clairement des risques ou d’en être interdit d’accès.
L’impression d’abandon culmine sur cette rade aux pierres disjointes où les aménagements urbains douteux ajoutent à l’environnement déjà austère dans ce profond estuaire enclavé au milieu de hautes falaises.
C’est tout un coin de la côte qui souffre d’une urbanisation mal maitrisée tournée vers les opérations immobilières à qui la nature fait payer durement ses outrages.
Plerin
La vue qu’offre les falaises de Plérin sur la baie de Saint Brieuc est tout à fait remarquable. On domine de grands espaces gris totalement vides à marée basse malheureusement ponctués de trainées vertes que sont les algues en prolifération.
Pour l’usager des plages, la réalité n’est pas aussi idyllique. Plusieurs fois cette année, la baignade fut interdite pour cause de pollution. Une autre fois, ce sont des tonnes de cadavres d’araignées de mer qui se sont échoués sur les plages. C’est aussi sans compter sur les murs d’algues vertes qui se forment à épisodes réguliers et qui barrent l’accès à l’eau.
L’architecture bétonnée et le terrain très pentu laissent les eaux de ruissèlement se déverser sur les plages entrainant toute la pollution de surface. Cum hoc ergo propter hoc : ceci est la cause de cela, comme diraient les Romains.
En l’absence de vent, l’odeur dégagée par cette soupe improvisée est loin d’être agréable ce qui n’empêche pas quelques inconscients de s’abimer les poumons en courant au pied des falaises sur les plages devenues vertes. Dommage, très active, cette ville aurait les moyens de rendre pérenne la qualité de ses rivages pourtant ingrats et enclavés. Y aurait-il antagonisme entre ses activités et son engouement à entretenir son patrimoine naturel ?
La réserve naturelle de la baie de Saint Brieuc
Si le classement en réserve ne préserve pas de la pollution marine, au moins permet-elle de réguler l’urbanisation des cotes.
Le mouvement des marées est ici spectaculaire. La mer se retire à des kilomètres découvrant un désert de vase grise dans laquelle prolifère une multitude de mollusques et sur lequel des milliers d’oiseaux viennent se reposer et se nourrir.
Tout serait paradisiaque si périodiquement les algues vertes en prolifération ne venaient mourir sur ce fond naturellement putride et dégager un gaz potentiellement mortel en se décomposant.
De Saint Brieuc à Morieux, choisissez bien le moment de votre visite et évitez de marcher dans l’estran lorsqu’il est couvert d’algues.
Passé l’estuaire du Gouessant, les «marées vertes» disparaissent et les sentiers de douaniers s’ouvrent sur des belles grandes plages dorées.
L’orientation à l’ouest change du tout au tout l’aspect de la côte. Port Morvan, Dahouet, Piegu sont autant de petits ports où on peut contempler de somptueux couchers de soleil sur la mer.
La station balnéaire du Val André crée de toute pièce au 19eme siècle offre une belle organisation malgré quelques balbutiements par le passé.
Pointe de Pléneuf, grève des vallées, Saint Pabu, Caroual
De Piegu, on peut monter sur la falaise par un chemin avec un fort pendage ou suivre la cote et prendre le sentier qui s’ouvre vers le Nord, au bord d’un précipice de 60 mètres.
Là, vous bénéficierez d’un point de vue unique sur la réserve ornithologique du Verdelet d’un coté et sur une enfilade des grèves de sable blond jusqu’à la pointe d’Erquy.
Mieux encore, une brise de mer constante venant se briser sur les hautes falaises crée un courant d’air ascendant qui n’a pas échappé aux parapentistes et pilotes de Deltaplane.
Pour 60 Euros vous pourrez vous arracher du sol sans course ni effort et faire des boucles à bord d’une de ces ailes pilotée par le plus sympa des parapentistes experts.
Il est capable d’arrêter son aile à quelques mètres de nous et de tenir une aimable conversation car les sons circulent sans entrave du sol aux cieux tout en prenant la pose pour qu’on puisse vous ramener des photos : un ange habite Pléneuf.
Si vous voulez continuer votre ballade, un petit chemin escarpé suit la crète des falaises en bordure de l'océan.
Saint Pabu
Plus ça va, plus la plage s’agrandit. La mer grignote les falaises en terre et a déjà « mangé » un camping et un blockhaus nazi initialement placé à 50 mètres du rivage.
Ici rien n’arrête le vent et les flots montants ce qui fait la joie des sportifs à voile, notamment les Kitesurfeurs. Ca tombait bien : un bon « coup de tabac » avec des vents à 70 km/heures a ramené sur cette grève une quantité de petites camionnettes d’où sont sortis hommes et femmes en combinaison, Smartphone à la main appelant d’autres à venir les rejoindre.
Comme pour le parapente, les conditions optimales étant liées à la météo; les clients et stagiaires sont conviés via les mobiles vers un lieu défini à l’instant.
Quel spectacle mes amis que ces Kites lancés à pleine vitesse dans les flots déchainés !
Caroual
La fête de la voile continue en remontant de la plage de Berneuf vers celle de Caroual, un autre spot très accessible. C’est longue plage de sable très fin avec une aire aménagée pour les camping-cars. C’est moins « ROOTS » qu’un stationnement sauvage qu’affectionnent les vieux radins, mais au moins on ne pollue pas la nature et le paysage.
Quelle différence avec l’autre coté de la baie. Il y a toujours les mêmes problématiques de pollution marine. Cependant on sent une urbanisation moindre et un souci constant d’entretien de cet environnement exceptionnel qui fait la joie des touristes très nombreux sur cette cote.
ERQUY et ses plages
Le saviez-vous ? Erquy est le principal port pour la coquille Saint Jacques en baie de Saint Brieuc. C’est aussi le début de la cote de grés Rose, une roche bien visible au dessus du port et dans le bourg où toutes les habitations sont faites de cette matière.
Cela donne un petit aspect « kitsch » aux villes et villages environnant avec cette dominante Pink (rose) jusqu’aux coiffures des vieilles dames.
Le CAP D ERQUY et Les HOPITAUX
Ce qui est contestable ici l’est surement pas en pleine nature, particulièrement au Cap D’Erquy où la couleur rose des rochers et galets contraste avec le vert de la mer, les couleurs changeantes du ciel et de la lande pour le grand plaisir des yeux et du photographe.
De la pointe du cap à l’ilot Saint Michel s’enchaine une série de petites plages difficilement accessibles jointes par un sentier de douanier.
Mis a part une grosse verrue sur la plage du GUEN où un lotissement s’est construit au pied de la plage on se demande avec quelle dérogation à la loi de protection du littoral et barre le chemin, le spectacle offert par la nature ravit le promeneur en goguette.
Ici, pas de béton, pas de goudron, pas de commerce. La végétation vient jusqu’au bord des plages. La mer découvre à chaque marée la barrière de galets roses arrachée aux falaises par le ressac et un paysage martien fait de sable doré et de rochers déchiquetés.
Pourtant cette partie-là du littoral a largement été exploitée pour la qualité de ses grès roses. Les anciennes carrières ont laissé place à des avant-postes arasés juste au-dessus de la mer, entre les plages et les falaises.
Pendant les mois d’été, l’endroit fait la joie des campeurs nombreux à s’ébattre face à la mer et de l’ilot Saint Michel surmonté d’un oratoire avec au loin le Cap Fréhel.
En morte saison, les vents et la mer montent à l’assaut des falaises en grignotant à chaque passage un petit bout qu’ils transforment en sable et en galets. Difficile de tenir debout au bord de l’à-pic dés que le vent se lève !
Les exterminateurs de Megalithes
MEGALITHE-KILLERS (tueurs des rêves)
Nos ancêtres nous ont laissé les traces de leur croyance en un monde invisible fait de rêves en phase avec notre réalité. Pour cela ils ont érigé de longues pierres, construit des tombes communes et des lieux de rassemblement qu’on appelle des MEGALITHES dont la plupart ont aujourd’hui disparu.
Gravures sur les dolmens du Plessis Robinson (92)
On connaît les causes de la disparition des mégalithes. Le temps a, bien sur, fait son œuvre, mais aussi, cédant à la facilité, les hommes les ont détournés pour d’autres fonctions, constructions, empierrements, et aussi culte d’état.
Graffiti sur le menhir de l'ABBAYE à Saint Maur
Trou de mine où ont été placés des explosifs dans le menhir du GUIHALON (Lamballe) et provoqué des fissures
De nos jours, le classement par les monuments historiques protègent les mégalithes ce qui n’empêche pas leur démembrement voire leur destruction à l’aide de machine de plus en plus puissantes. Un menhir représente un à deux mètres carrés au sol une fois érigé.
Menhirs de DRENY deracinés puis mis au rebus en 2015 parcequ'ils genaient la plantation des maïs...
A terre il représente de 3 à 5 fois cette surface. Malgré cette constatation, on voit que pour gagner ce mètre carré et quelques secondes dues à l’évitement du « caillou » on retrouve des mégalithes poussés et dégradés en limite de propriétés.
Un des dix Menhirs de Saint André en 1966 aujourd'hui abattus, cassés ou disparus. Nommé "menhir de la tête coupée", une encoche dans son flanc aurait servi de billot pour trancher la tête de recalcitrants.
L’énergie développée à cette destruction et le coût de l’amende qui en résulte auraient été plus utiles et productifs à fertiliser la même surface de terre inculte.
Alignement de 2 menhirs cassés puis poussés dans le fossé à Saint ANDRE en Pledeliac dans les années 70.
Mais ceux qui font ça ne semblent pas être de bons gestionnaires, du moins ils ne se croient pas redevables auprès de leurs semblables au minimum du respect des anciennes sépultures. Et à quoi bon s'acharner sur des défunts? Seront-ils ainsi 2 fois morts?
Allée couverte du BELEVEN (Dinan) dynamitée dans les années 1970 pour récupérer des pierres pour une cloture
Il y a bien mieux à faire pour gagner de l’argent que de placer des sommes disproportionnées sur quelques centiares dont le rendement n’excède pas 15 centimes d’euro / m².
Minage du menhir de Saint SAMSON sur Rance censé renfermer de l'or
L'argent aussi semble être la principale motivation de certaines municipalités qui déplacent ou enterrent ces encombrants vestiges pour ceder la place aux promoteurs immobiliers. Au lieu de revenir à la communauté, il profite à quelques uns.
Le champ de l'église à Plevenon (22) : Allée couverte compléte pillée au 19eme; demembrée au 20eme; en 2017 recouverte de terre. Un des sites majeurs du département subit la pression immobiliere.
C’est le même raisonnement qui pousse à détruire les arbres avec d’autres conséquences encore plus néfastes. Peut-être faudrait-il un permis pour les engins de tractions et de levage incluant une épreuve rédhibitoire sur les lois existantes et un engagement de comportement vis-à-vis des monuments classés et des découvertes archéologiques.
Tressé: dégradation recente sur les scultures de l'allée des Feins
A méditer pendant les longues heures passées aux commandes de ma machine.
Les nouveautés de l’été
Voici les premiers jours de l’hiver; l’occasion de jeter un coup d’œil par dessus son épaule et de se remémorer les nouveaux événements de ce début d’année.
Il a fait frisquet jusque tard dans la saison et bien des matins, la buée troublait les carreaux rendant ainsi la lumière matinale féérique.
Les Oiseaux
Parmi les premiers habitants à sortir et à manifester bruyamment, le faisan mâle paré de toutes ses couleurs a fait l’ouverture.
Puis toute une bande de bergeronnettes a traversé le champ d’en face qui venait d’être fumé.
Affamées et nullement craintives, elles se sont laissées admirer alors qu’elles vidaient la fumure des nombreuses petite bêtes y vivant.
Les Papillons
Avec nos papillons abonnés au jardin, nous avons observé quelque nouveaux venus :
La carte géographique
Elle présente la particularité de changer de couleur en vieillissant : d’un marron clair elle passe au noir.
La Goute de Sang
Sa chenille est jaune et noire et lui est rouge sang. La nature fait tout et son contraire. Cette année les Gouttes de sang pullulaient dans la prairie
Le Tabac d’Espagne
Depuis quelques années, ce gros papillon n’apparaissait plus sur les ronciers. Cette année, il est revenu en force dès le printemps.
Le thécla de la ronce
La couleur « lazer » de ce petit papillon est étonnante. Ses grands yeux noirs cerclés de blanc, ces jolies petites antennes pourraient lui donner le droit de défiler à la Tecno Parade.
L’argus bleu
Jusqu’à présent, il était très discret. Le voici revenu timidement ajouter une belle couleur bleue aux bouquets naturels environnant.
Le Sphinx gazé
La particularité de ce Sphinx par rapport au Sphinx Colibri est qu’il a des ailes transparentes.Les couleurs de son abdomen sont plus soutenues. C’est la première fois qu’il vient butiner ici.
Le Bombyx de la Ronce
Sous ses épaisses ailes qu’on dirait en velours se cache la métamorphose de l’anneau du Diable, grosse chenille du papillon qui s’enroule sur elle-même dés qu’on la saisit. Madame BOMBYX préfère la nuit et Monsieur apprécie la chaleur de midi.
Le Soufré Le souci Colias crocea
La couleur de ses ailes est jaune safrané. Il est extrêmement actif ce qui le rend difficile à observer. Le dessus de ses ailes est bordé d’une large bande noire du plus bel effet. On le trouve partout, même en ville, sauf là où on l’attend…
Ecaille fermière
Ce joli papillon se distingue de sa cousine l’écaille chinée par des taches claires au lieu de zébrures.
L'Ecaille mendiante ou de la menthe
Quelle magnifique livrée pour ce papillon de nuit. On dirait qu’il porte une cape royale en hermine avec un col en plumes d’aigrette.
Processionnaire
Sur le goudron d’un trottoir s’étalait une longue corde qui semblait vivante. En s’approchant, on s’apercevait que c’était une file ininterrompue de chenilles dites processionnaires. ATTENTION, bien que le phénomène soit attirant, n’allez pas déranger la procession les mains nues car ces chenilles sont urticantes.
Les Mouches
La Volucelle Zonée
On dirait une guêpe mais ce n’en est pas une. On l’appelle aussi faux frelon.
Cette syrphe ne pique pas, aime les fleurs et vit et se reproduit dans les nids de guêpes et de frelons.
Son aspect lui permet de rentrer dans le nid sans se faire remarquer. Une fois dans la place, elle pond des larves qui se nourrissent des rebus, larves chétives, cadavres, œufs inféconds rejetés au bas des alvéoles.
Cette année, il n’y a plus de frelons mais il y a des Volucelles à foison. Les ruines du vieux nid des frelons asiatiques aura sans doute servi de nurserie à cette communauté.
L'entomologiste Jean-Henri Fabre (1823-1915) fait une extraordinaire description des mœurs de ces insectes dans un style littéraire parfait. A lire absolument. https://www.e-fabre.com/e-texts/souvenirs_entomologiques/volucelle.htm
Libellules
Cette année a vu une forte éclosion on dirait. Un vrai régal pour l’observateur durant toute la saison.
Cordulégastre Crocothemis Cordulie Gomphe sont autant de noms donnés aux grandes variantes des libellules Zygoptères (dragon fly) qui sont les plus grosses du genre.
Les Anisoptères, plus fluettes avec les ailes rabattues au repos, moins diversifiées portent en autres les noms d’Agrion et Leste.