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.. Le manoir de Peronelle ..
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8 novembre 2017

Les oiseaux de passage

 

« Petits v'oiseaux qui z'êtes dans le feuill â â â ge

Ousque murmure l'onde du clair ruisseau,

Chantez, chantez dedans le vert bocâ â â ge

Le doux prrruntemps, époque du rrrrrreuunouveau ! »

 

               camenbert

Ces quelques vers chantés par Le sapeur Camember (les seuls qu'il connaisse) sonnent comme un chant d'oiseau. Claquètements, roucoulades, frigotements, pépiements, piaulements, caquetages sont autant de mots pour designer le langage des oiseaux. Certains définissent le chant d'une seule espèce alors que plusieurs peuvent être rattachés à un seul oiseau : Le perroquet par exemple cancane comme une canne, croasse comme un corbeau, jase comme une pie, parle comme un homme, piaille comme le moineau, siffle comme un merle.
Mais qui sont ces « v'oiseaux » cachés dans le feuillage des haies (quand il en reste) et des jardins et dont le chant ravit les oreilles de notre sapeur ?
C'est ce que nous allons tacher de découvrir.

 

Les MESANGES

 

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Sous ce nom sont regroupées plusieurs familles de passereaux qui se définissent par leur petite taille, leur vivacité et leur proximité avec l’homme. L’hiver les rapprochent : elles forment alors de petites bandes autour des mangeoires alors que l’été, chacun vit sa vie de couple.

 

La Mésange BLEUE

 

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Les saules verruqueux qui servent à nous protéger du regard indiscret des voisins (*) abritent une petite colonie de mésanges bleues. Avec leur capuchon d’un bleu cobalt et leur plastron jaune, elles fouillent et refouillent dans toutes les positions ces arbres qui leur apportent des chenilles et des pucerons dés le printemps, des graines et de la sève l’hiver grâce à la mangeoire qu’on y a suspendue.

 

(*) Malheureusement le voisin ainsi que son propriétaire n’aiment ni les arbres pour leurs feuilles mortes, ni les oiseaux pour leur saleté. Résultats : les saules ont du être rabattus et la corne d’abondance des oiseaux réduite à du bois dur : bye-bye pauvres mésanges…)

 

 

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En ville, essayez donc un nichoir sur votre balcon où rebord de fenêtre pour ces gracieux volatiles. N’ayez crainte pour les saletés que cela pourrait engendrer car la mésange nettoie son nid en emportant le sac fécal de ses petits loin de celui-ci.

 

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La Mésange CHARBONNIERE

 

 

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Plus grosse que la mésange bleue, son nom vient sans doute de la calotte noire qui englobe ses yeux et descend autour du cou et s’étend sous son bec. Ses ailes bleutées, son plastron jaune et sa silhouette rappelle celles de sa cousine, la bleue.

 

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Comme elle, vers et graines, graines et mangeoires fournissent de quoi rassasier son appétit féroce. Ce dernier est utilisé contre la chenille de pyrale (Cydalima perspectalis), un papillon importé récemment d'Asie et qui détruit les buis des jardins historiques classés (Versailles, la roseraie de l’Haÿ) où des mésanges ont été introduites.

 

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Il faut savoir qu’elle et sa cousine sont douées d’une intelligence remarquable et d’une force insoupçonnée. En effet, elles sont capables d’ouvrir l’opercule des bouteilles de lait laissées chaque matin par les livreurs sur les pas de porte en Angleterre.

 

La Mésange à LONGUE QUEUE

 

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Ce minuscule oiseau n’a pratiquement pas de cou, un œil gros comme une tête d’épingle, un bec de la taille d’un grain de blé noir. Une longue queue disproportionnée par rapport au reste lui donne l’aspect d’un hochet à plumes.

 

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Mais ne vous y trompez pas : l’ensemble, quoique surprenant, est d’un parfait équilibre et d’une grâce sans pareille. Nos turbulentes voisines promènent leur livrée rosée barrée de noir aux extrémités en petite bande venant débarrasser les arbres où les mangeoires du surplus de nourriture qu’ils contiennent. 

 

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   A regarder avec les yeux : la loi protège strictement cette espèce.

 

La Mésange NONETTE

 

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Cette discrète mésange vit généralement en couple dans les bois de feuillus où elle trouve sa subsistance (petits insectes et graines). Elle n’est pas farouche mais reste éloignée des habitations dans des étendues boisées ou elle nidifie dans une anfractuosité.

 

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L’hiver, elle se nourrit de graines qu’elle a cachées ou de celles qui restent sur les plantes comme la bardane. Totalement protégée, elle s’aventure aux mangeoires en zone rurale à la morte saison.

 

 

Les HIRONDELLES

 

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Il existe quelques espèces d’hirondelle  qui traversent l’Europe à la belle saison. Dés le mois de Mars, les premières arrivent en ordre dispersé pour nicher généralement à la même place qui l’a vu naître.  

Hélas, victimes des pesticides et autres produits phytosanitaires agricoles mais aussi du saccage de ses lieux de nidifications liés aux ravalements des façades et cloisonnements des abris ouverts, elles disparaissent dramatiquement de nos paysages.  

En France, la loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature bénéficie aux hirondelles de tout bord (interdiction de porter atteinte aux hirondelles, à leurs nids ou à leurs couvées). Il faut donc faire attention lors des opérations de nettoyage ou de ravalement de bâtiments de ne pas enlever les nids ou de perturber leur milieu même s’ils sont inoccupés au risque d’une amende.

  

L’hirondelle de cheminée

 

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Cet oiseau  est tricolore, d’un bleu profond presque noir sur le dos et les ailes, rouge carmin sur le front et le cou, le plastron blanc ainsi que quelques taches sur la queue.

 

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Tout le monde connaît la silhouette des hirondelles avec leur queue en aronde et leurs ailes en forme de faux leur permettant une agilité en vol inimitable et des vitesses pouvant approcher les 100 km/h. 

Grace à cet incroyable don, elles se nourrissent en attrapant des insectes au vol, buvant en rasant la surface des mares et des étangs, ne se risquant au sol que pour collecter la boue nécessaire à la construction de leurs nids.

 

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Cet étonnant oiseau dit aussi hirondelle rustique, si il vit très prés de l’homme, préfère les clochers, les granges et les étables des villages aux maisons des villes.

Chaque année, un couple d’hirondelle vient nidifier dans l’un des greniers du hameau en se glissant à travers de très anciens volets de chêne disjoint. Hélas, le propriétaire (toujours le même...), constatant les petits dégâts causés par les déjections a remplacé les beaux volets d’époque par de l’aggloméré, rendant hermétique l’accès à l’ancien nid. Résultat, à leur retour à chaque printemps, les hirondelles marquent un arrêt prés du grenier et ne pouvant entrer s’en vont nidifier ailleurs. C’est ainsi que le hameau passe l’été sans hirondelles.

 

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Ces oiseaux affectionnent aussi les conduits de cheminée qui peuvent malheureusement se transformé en piège mortel. Nous avons ainsi eu la vilaine surprise de trouver le cadavre d’un de ces graciles passereaux dans une pièce d’une maison inoccupée dans laquelle il était entré par la cheminée.

 

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Il n’est pas rare de voir rentrer ces hirondelles dans les maisons. A chaque printemps, un couple d’hirondelle venait frapper au carreau de la fenêtre de la cuisine car il avait l’habitude d’y faire son nid du temps ou il avait ici une étable. Il fallait faire attention de laisser la fenêtre entr’ouverte lorsqu’on quittait la pièce de crainte d’enfermer et d’affamer ces envoyés du ciel et leur progéniture. Il fallait aussi mettre le journal de la veille à l’aplomb du nid pour recueillir proprement les rebus de cette famille d’immigrés. Mais que de plaisir de petit déjeuner avec nos copines ailées !

 

L’hirondelle des fenêtres (Delichon urbicum)

 

     

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Cette hirondelle a la même silhouette que celle de cheminée, mais elle est plus petite avec une queue moins longue et est bicolore noir et blanc.

 

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Comme son nom l’indique, elle nidifie sur les façades des grands bâtiments urbains, dans les encoignures des fenêtres, les portes cochères, sous le tablier des ponts. Son nid est fermé, ne laissant qu’une minuscule entrée dans laquelle elle s’engouffre à une vitesse hallucinante. Il est fait presque exclusivement de boue et l’intérieur est tapissé de brins d’herbe et d’autres matières soyeuses.

 

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Devant l’effondrement des populations traditionnelles urbaines devenues gênantes, les municipalités des villes réagissent. A Paris, sous le Pont Neuf, on tente de faire revenir les hirondelles avec des nids préfabriqués (il parait que ça marche.) La réhabilitation des façades passent aussi par l’obligation de la préservation des sites de nidification.

 

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Il reste dans la capitale une colonie sous le Carrousel du Louvre qui profite bien des bassins et du jardin tout proche. Dans cet espace très fréquenté, hirondelles et martinets s’en donnent à cœur joie et à tue-tête, leurs cris ricochant sur les façades ornées des palais environnants.

                               

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L’hirondelle des faubourgs.

 

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Avec les beaux jours et les problèmes que l’on connaît, on voit apparaître la silhouette d’Hirundinidae Urbicum velocipeda  (hirondelle urbaine).

Se déplaçant en petit groupe, cette espèce n’a pas d’ailes mais des roues. Elle ne recherche pas les moustiques mais les loustics.

L’imaginaire collectif associe aussi les mœurs migratoires de ce magnifique oiseau  à des valeurs comme la fidélité, la ténacité, mais aussi à de grand concept comme la liberté.

Et qui mieux que celle qui en a été privée pourrait en parler :

 

« Hirondelle qui vient de la nue orageuse
Hirondelle fidèle, où vas-tu ? dis-le-moi.
Quelle brise t’emporte, errante voyageuse ?
Écoute, je voudrais m’en aller avec toi,

Bien loin, bien loin d’ici, vers d’immenses rivages,
Vers de grands rochers nus, des grèves, des déserts,
Dans l’inconnu muet, ou bien vers d’autres âges,
Vers les astres errants qui roulent dans les airs. »

Louise Michel

 

Le Héron

 

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« Un jour sur ses longs pieds allait je ne sais où
   Le Héron au long bec emmanché d’un long cou. »

 

Tout le monde a appris la fameuse fable de Monsieur de la Fontaine définissant parfaitement  en 2 vers les caractéristiques physiques  de cet échassier. 

 

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Aujourd’hui totalement protégé, il a bien failli disparaître éradiqué car on pensait qu’il vidait les bassins de pisciculture de leurs poissons, ce qui n’est pas totalement faux. Mais on le voit aussi dans les prairies où les poissons ne peuvent vivre et où il attrape quantité d’insectes, de grenouilles, de souris et de campagnols et même de serpents.

 

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Néanmoins, si vous possédez un magnifique petit bassin dans votre jardinet japonisant dans lequel vous élevez quelques rares et précieuses carpes Koi achetées au prix de 10 grammes d’or l’unité et qu’un Héron survole régulièrement votre karesansui (jardin de sable Zen), il n’est pas trop de vous conseiller d’en interdire l’accès par un discret filet sous peine de voir ce volatile refléter sa gracile silhouette à la surface du bassin contemplatif à jamais lisse comme un miroir car il en aura vidé ce qui causait les ridules, c'est-à-dire les poissons.   

            

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Si l’image sublime du reflet des courbes et angles parfaits de cette harmonieuse créature sur une patte dans les volutes de brumes matinales vous emmènera au Nirvana  de la contemplation, l’irrésistible envie de vous saisir de votre Katana (sabre japonais) pour assouvir un brutal et irrépressible besoin de volaille rôtie risque d’échapper à votre contrôle.           

          

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Il n’est pas rare de voir cet échassier promener ses longues cannes dans les bassins des jardins publics des villes. Non seulement il y trouve asile mais aussi rats et mulots, alevins et poissons rouges que la proximité des humains permet de proliférer et qu’il régule méthodiquement.

 

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Malgré son envergure, le héron vole gracieusement en longs battement d’ailes et on le voit souvent perché sur une branche au faîte d’un arbre en train de se reposer. Il se sert aussi de ses ailes qu’il déploie à la manière d’un parasol contre la réverbération à la surface de l’eau.

 

A SUIVRE .....

 

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